Le français en Afrique du Sud : une langue de partage.

Le 13e Congrès de la FIPF se tient pour la première fois sur le continent Africain : un continent où cohabitent des centaines de langues, dont le français. Quarante cinq pour cent des Africains sont francophones, la langue française est la langue de la diplomatie et des affaires panafricaines, et en Afrique du Sud, depuis quelques années, son enseignement a évolué. « L’Afrique est l’avenir du français », langue mondiale.

L’évolution du français en Afrique fera évoluer le nombre de francophones dans le monde des 220 millions aujourd’hui à environ 700 millions en 2050, selon l’OIF. Comment ? Par la transmission du français aux nouvelles générations grâce à la démocratisation de l’éducation et le développement de l’enseignement bilingue qui prend en compte les langues maternelles.
 
Car le défi du français en Afrique, c’est bien le contexte plurilingue de son enseignement. Au Congrès de Durban, ce contexte plurilingue est au centre des débats. Comment concilier le français et les langues nationales ? La situation en Afrique du Sud en est un exemple.
 
Depuis la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud compte 11 langues officielles : l’anglais, l’afrikaans et les neuf langues africaines dont les principales sont le zulu et le xhosa. Le français y est enseigné comme langue étrangère. Jusqu’en 1994, seuls les « blancs » apprenaient le français comme langue étrangère dans le secondaire. Le français y était considéré comme une langue élitiste, difficile et celui qui maîtrisait le français avait un certain statut social. Aujourd’hui, et depuis l’ouverture de l’Afrique du Sud au continent, le français est devenu une langue utile, obligatoire pour les fonctionnaires, les diplomates et les hommes d’affaires. Enseigné à partir de la troisième, le français est souvent la troisième langue enseignée, après l’anglais, l’afrikaans ou l’isizulu – principales langues d’enseignement ou premières langues étrangères - et une des langues officielles sud-africaines.  
 
Dans les écoles, dans les facs, dans les alliances françaises, le français est devenu un « plus », une langue de communication entre les différentes communautés nationales, et entre les différents peuples du continent africain, l’approche communicative est donc privilégiée.
 
Christine de Groot enseigne le français depuis 30 ans à Pretoria, l’une des deux capitales administratives et diplomatiques du pays. Pour elle, enseigner le français est une passion :
 
Son 1 : 
 
Son 2 : 
 
Les apprenants de l’Alliance française, adultes et jeunes adultes, viennent pour des raisons diverses : besoin professionnel et pratique, ou grande passion pour la culture qu’elle véhicule. Longtemps considérée comme une langue élitiste, Christine s’applique pour faire du français une langue accessible à tous, une langue qu’on peut apprendre par le partage. Au lieu d’enseigner la grammaire, Christine illustre la langue, propose des découvertes ludiques et très efficaces :
 
Son 3 : 
 
Christine a vécu le changement de la fin de l’apartheid, elle a vu le public de l’Alliance changer. L’apprentissage de la langue française est devenu pour elle une expérience encore plus passionnante : langue de partage et d’échange entre communautés encore aujourd’hui très souvent séparées :
 
Son 4 : 
 
Son 5 : 
 
Le français, « langue de l’élite », langue d’une carrière panafricaine, langue de communication professionnelle et diplomatique a donc un bel avenir dans le concert plurilingue sud-africain car elle permet de transcender les tensions linguistiques entre les communautés et de valoriser l’ouverture à la francophonie panafricaine.