Dans ce « cybercarnet», nous vous racontons notre activité de « didacticien du FLE appliquée à la radio ». Un petit tour guidé dans les coulisses du service «
Marie (France)
Je suis francophone de naissance, mais j'ai passé la plus grande partie de mon enfance au Japon, et c'est au lycée franco-japonais de Tokyo que j'ai appris mes premières listes de "hiboux, choux, genoux" et autres "poux" qui ont eu tôt fait de me convaincre que le français était une langue d'exceptions, avant d'être une langue d'exception !
Dans cette école, il y avait beaucoup d'enfants d'expatriés français, mais également des enfants de diplomates venus de différents pays d'Afrique francophone, ce qui explique que mon premier grand copain à Tokyo se soit prénommé Baba Samba.
Pour moi, le français était la langue de la classe, mais aussi et surtout la langue de la cour de récréation. Être francophone, ça voulait dire pouvoir parler pendant des heures avec les copains du dernier épisode de Doraemon, un dessin animé que nous n'aurions manqué pour rien au monde.
Et puis, le soir venu, quand nous quittions l'enceinte de l'école pour rentrer chez nous, être francophone, c'était un peu être un agent secret, puisque nous avions conscience de maîtriser un code qui échappait à la plupart des adultes japonais qui nous entouraient dans les transports en commun.
Ainsi, pour moi, le français est venu très naturellement doubler la langue mystérieuse de l'enfance, et, encore aujourd'hui, c'est une langue qui résiste bien souvent à mes analyses et à mes raisonnements d'adulte.
Marie Rousse
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