Inauguration festive de la Semaine de la langue française

C’est dans « un lieu où l’on parle la plus belle langue qui soit » que Frédéric Mitterrand a inauguré la 17è Semaine de la langue française et de la Francophonie, au Théâtre éphémère de la Comédie française, qui parraine l’événement cette année.

Le ministre de la Culture et de la Communication s’est dit heureux du parrainage de la Comédie française, institution qui pourrait selon lui prétendre à un titre de parrain perpétuel, puisqu’elle illustre la langue française depuis plus de trois cents ans avec un répertoire sans cesse renouvelé et il précise : « Si elle n'est pas illustrée par des œuvres, une langue n'existe pas, ou si peu. Ce sont les œuvres qui « font » une langue ; ce sont les concepts, les idées, les imaginaires qui portent la langue et non l'inverse »

Pour cette édition, c’est la force expressive du français qui a guidé le choix de dix mots dans le registre de l’intime, de l’expression du moi. Dix mots inspirés par l’œuvre de Jean Jacques Rousseau, dont on célèbre le trois-centième anniversaire de sa naissance, une œuvre « marquée par l’expression de la subjectivité dans la sincérité ».

Place au théâtre donc et c’est dans une atmosphère festive et printanière, avec une centaine de lycéens au Théâtre de l’éphémère que quatre comédiens de la Comédie française : Michel Favory, Christian Blanc, Adrien Gamba-Gontard et Suliane Brahim, avec Oswaldo Calo au piano, ont offert un spectacle original de lectures et de chansons composé spécialement autour des dix mots. Déclinés en chansons, en dialogue ou en récit, la variété de l’expression était illustrée avec des œuvres classiques et modernes, d’auteurs français et étrangers, de style variés, citant Hugo ou Michaux, Zep, le père de Titeuf, Alphonse Allais ou encore les textes de la chanteuse Juliette.

La semaine de la langue française sera fêtée dans toute la France, des plus grandes villes aux communes les plus modestes, avec « la volonté de ne négliger aucune catégorie de citoyen ». C’est ainsi que la Poste participe en exposant les dix mots dans tous ses bureaux. La thématique des mots de l’expression personnelle est l’occasion de donner la parole à ceux « que le subjonctif intimide » et de les mettre dans un rapport de confiance avec la langue. Pour tous ceux qui n’ont pas la parole et qui brûlent de la prendre, le slam est à nouveau à l’affiche avec des tournois organisés un peu partout.

Si la langue est parfois malmenée sur  les nouveaux supports technologiques, le Ministre a incité les amoureux du français à ne pas être trop « frileux » : la force de la langue c’est sa générosité, sa capacité d’évoluer en accueillant des mots étrangers.

 

Lidwien van Dixhoorn